La Place de la République est un espace commun hors-norme, de par sa taille comme de par ses usages, parmi les premiers carrefours de mobilité parisienne. Présentée comme un lieu symbolique, elle est d’abord et surtout une place à l’intersection de multiples lieux de vie, au sein de quartiers populaires. De nombreuses personnes y résident, travaillent et font commerce. Nous nous exprimons ici en leur nom. Nous avons tout d'abord formé un collectif déterminé, apolitique et constructif : "VIVRE REPUBLIQUE", puis nous sommes constitués en association en octobre 2020.
Depuis la réfection et la piétonisation de la Place et des rues alentour, à partir de 2013, nous sommes aux premières loges face aux multiples nuisances, hors-normes elles aussi, qui ont émergé. Nous avons tous en commun le sentiment d’être abandonnés face à cette "zone de non droit" que la Place est devenue progressivement.
Alors qu’elles sont désormais vécues par les riverains et ses usagers comme un espace commun, la place et les rues adjacentes sont réparties entre 3 arrondissements et d’innombrables instances administratives (3 mairies, 3 commissariats de police, une préfecture). Cet éclatement empêche à ce jour tout dialogue cohérent et constructif avec les autorités. Dans les conseils de quartiers adjacents, la place devient la marge, un "no man’s land" qui appartient à tous, mais à aucune instance en particulier et aucun projet ne peut émerger.
Il n’est pas question, dans notre démarche, de s’enferrer dans une approche purement critique, mais de pointer ce qui est perfectible et d’être aussi force de proposition, comme en témoignent les pistes de réflexion proposées par notre collectif.
Nous nous mobilisons pour que la Place de la République devienne vraiment la "chose commune" à laquelle nous aspirons tous, porteuse d’un vrai projet de vie ensemble.
CONSTAT
Les nuisances subies par les riverains des quartiers autour de la Place de la République atteignent des niveaux insupportables et inégalés, qui rendent désormais impossible une vie de quartier agréable et conviviale. Ces nuisances sont de trois ordres :
Les nuisances sonores
La Place est constamment occupée par des manifestations, rassemblements et événements de toutes sortes, en semaine mais encore plus le week-end, se prolongeant souvent tard le soir, dont beaucoup sont illégalement sonorisés, bien au-delà des limites tolérables. Ces niveaux de bruits excessifs et prolongés constituent désormais un danger majeur relevant de la santé publique dans nos quartiers.
La propreté et la qualité de l’environnement
Bétonnée à l’excès, avec très peu d’espaces verts, la place est une plaque chauffante, inhospitalière l’été, sans zone de fraîcheur pour les passants. Il n’y a pas de véritables aires de jeu sanctuarisées pour les enfants. Elle ne contribue pas à créer la zone de convivialité et d’échanges attendue au sein des quartiers qui la bordent.
Du fait d’une fréquentation accrue, de la prolifération des manifestations et de mobilités anarchiques (vélos, skates, camions,...), l’état de la place s’est considérablement dégradé. Les matériaux utilisés se révèlent inadaptés aux usages : les dalles sont cassées, instables et dans un état de saleté qui résiste à tout nettoyage. Le mobilier urbain est dans un état déplorable et peu accueillant. Les incivilités sont constantes car les lieux sont livrés à tous sans surveillance ni régulation : la place et les rues adjacentes sont jonchées de détritus, tiennent lieu d’urinoirs à ciel ouvert et sont le théâtre de nombreux attroupements nocturnes et bruyants.
Les difficultés de déplacement sur et depuis la place
Pour les piétons, la difficulté est autant de traverser la place que d’accéder à des transports en commun fiables et réguliers. L’état des dalles, l’intense circulation des skateurs et vélos, les manifestations constantes, les jeux de balles au milieu de la place, l’éclairage insuffisant, sont autant de dangers pour les piétons. L’accès limité des voitures et les vitesses réduites ne sont d’ailleurs pas respectés. L’accès aux transports en commun, en particulier pour les bus, est souvent perturbé du fait des manifestations sur la voie publique, assignant régulièrement à résidence les personnes à mobilité réduite.
Face à cette situation préoccupante, l'association est force de proposition pour améliorer la vie des riverains au service du mieux-vivre ensemble et souhaite engager rapidement la concertation avec les autorités.
CE QUE NOUS DEMANDONS AUX POUVOIRS PUBLICS, MAIRIES ET PREFECTURE DE POLICE
Afin d’avancer de manière efficace et constructive, il serait utile que les autorités puissent désigner rapidement un interlocuteur unique. Un conseil de quartier de la Place et de ses alentours pourrait tenir lieu d’instance de concertation. Les demandes des riverains, portées par le collectif, portent notamment sur les éléments suivants (liste non exhaustive) :
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Le nombre des événements potentiellement bruyants organisés sur la place doit être réduit drastiquement, en particulier en soirée et le week-end. Il serait sans doute de bon sens de les interdire après 20h et le dimanche et de réfléchir à privilégier et développer des événements non-bruyants et plus conviviaux (marchés, expositions, cours de sport non sonorisés etc.);
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Les manifestations et événements autorisés doivent être contrôlables et devraient faire l’objet d’une information publiée par avance (affichage urbain et internet). L’interdiction des sonorisations doit être rappelée et surveillée, des relevés réguliers de bruits doivent permettre d’objectiver les dépassements sonores ;
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La vidéosurveillance se révèle inefficace pour réguler l’occupation et les circulations sur la place : un affichage avec un rappel des règles et des contrôles en présentiel sont indispensables, avec sanction effective des incivilités. L’installation sur la place de toilettes publiques fermées hommes/femmes est indispensable;
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La traversée de la place doit être sécurisée pour les passants en instaurant des zones exclusivement piétonnes et en réparant rapidement les dalles déchaussées et dangereuses. Le déplacement de la zone de skate en dehors de la Place de la République est également à envisager ;
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L’affectation de la place en termes d’usages doit être repensée, en prenant mieux en compte le bien-être, la santé et les attentes des riverains et des passants, notamment en termes de convivialité. Il faudra en conséquence revoir l’urbanisation de la place en accordant une place particulière à la végétalisation ;
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L’adéquation de l’offre de produits et services autour de la place et dans les rues alentour se pose également : la répartition des commerces et services est-elle homogène et adaptée à la destination souhaitée de la place ? Quel est leur rôle dans le bien-vivre ensemble souhaité par les habitants de la Place et des alentours ?
Nous invitons tous les riverains et usagers de la Place qui se sentent concernés par le devenir de nos quartiers à nous contacter pour participer à la concertation, nous aider à faire poids et être tenus au courant de nos actions. Vous pouvez vous abonner à notre newsletter et à nous rejoindre sur les réseaux sociaux :
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